Cette intervention délicate de haut niveau technique nécessite d’excellentes qualités chirurgicales mais aussi humaines et artistiques. Elle modifie les différents éléments architecturaux. Leur biomécanique est très différente. Il faut donc savoir anticiper les conséquences à 1 an de chaque geste.
- Pourquoi avoir recours à une rhinoplastie ?
- L’histoire de la rhinoplastie
- La rhinoplastie de préservation
- La rhinoplastie ultrasonique
- La rhinoplastie médicale
- La septoplastie
- La profiloplastie
- Les étapes d’une rhinoplastie réussie
Pourquoi avoir recours à une rhinoplastie ?
Les critères de beauté du nez ont également évolué au fil du temps. Nous recherchons avant tout le respect de l’harmonie de l’ensemble du visage.
Il existe, en réalité, autant de techniques en chirurgie du nez que de différents types de nez, différents besoins, différentes demandes des patients, différents résultats souhaités, etc. :
- Rétrécir un nez trop large.
- Enlever une bosse.
- Raccourcir un nez trop long.
- Affiner une pointe.
- Redresser une cloison nasale (s’il s’agit d’une septoplastie).
La rhinoplastie chirurgicale peut donc être d’addition (prothèse de nez par exemple souvent utilisée dans la rhinoplastie ethnique), mais elle est néanmoins le plus souvent de soustraction, pour réduire la taille du nez, et corriger sa morphologie.
Un complexe ou même un petit défaut peuvent être minimisés par l’entourage. Le mal être et le ressenti du patient sont différents de ses proches et peuvent provoquer perte de confiance et repli sur soi même. Certains patients ont attendus une dizaine d’année pour se faire opérer. Une indépendance financière ou une séparation peuvent être des éléments déclencheurs.
C’est l’intervention qui génère le plus de lettres de remerciements. Les patients ont leur vie qui change de façon assez étonnante. La confiance et l’estime de soi transparaissent enfin.
Un nez sur-mesure qui vous ressemble
À chacun son nez ! Une approche individuelle est nécessaire : à la Clinique George V de Bordeaux, un travail sur documents photographiques et le recours systématique à un logiciel de morphing 3D est effectué avant chaque opération, grâce à l’appareil photographique 3D Vectra X3. L’étude des modifications à envisager en sera facilitée et donnera un aperçu approximatif du résultat final.
L’histoire de la rhinoplastie
La rhinoplastie est une intervention très ancienne. 3000 ans avant JC, Imhotep décrivait déjà pas moins de 27 interventions chirurgicales sur le nez (blessures, fractures, déviations, etc.). Le papyrus faisait 5 mètres de long.
Chez l’Homme, le nez est un symbole de virilité, de volonté, de puissance, et contribue fortement à lui attribuer son caractère. De profil, il participe au caractère d’un visage. Le menton, le front, les lèvres sont ses éléments architecturaux complémentaires essentiels. La recherche Google “forme du nez et caractère” présente plus de 8 millions de propositions.
De nombreuses descriptions existent : nez droit, épaté, busqué, tombant, camard (camus), aquilin (en bec d’aigle), bourbonien (fait référence aux rois de France et la famille des bourbons et renvoie à la notion d’hérédité), retroussé, corbin, etc. Des appellations plus familières sont aussi très utilisées : nez en trompette, patate, betterave (rhinophyma), marmite, en selle, en lorgnette, etc. Cette liste est loin d’être exhaustive. L’inconscient collectif et individuel jouent un rôle majeur. Un nez de corbin, considéré comme disgracieux, donne l’aspect d’un nez de lépreux, puisque cette maladie provoquait une fonte des cartilages.
Le nez représente souvent la signature familiale. Ainsi, un homme pourra transmettre à sa fille un nez viril qui ne sera pas forcément en adéquation avec sa féminité.
La forme du nez a toujours suscité un interêt chez l’homme depuis la nuit des temps : les indiens amputaient les nez des guerriers vaincus pour montrer leur domination et leur reddition. Les premières reconstructions nasales ont été pratiquées en l’an 600 avant JC avec le lambeau indien. Il a été ensuite utilisé pour reconstruire le nez amputé des femmes infidèles. A travers ces reconstructions, les chirurgiens ont mieux compris l’anatomie du nez, son rôle fonctionnel et son importance esthétique et sociale.
Avec l’avènement de l’anesthésie générale, la première rhinoplastie esthétique moderne a été réalisée à la fin du XIXe siècle par Joseph Constantine Carpue. Depuis, la rhinoplastie a connu un essor, passionné et passionnant.
Les techniques de rhinoplasties qui font référence datent du début du XXe siècle. Elles ont été décrites par des chirurgiens tels que Joseph (1898), Rethi (1929) initiateur de la fameuse et encore très pratiquée “voie ouverte”, Aufricht (1945). Enfin Sheen a énormément apporté sur l’importance et la compréhension de la chirurgie de la pointe du nez. Les instruments utilisés encore aujourd’hui dans la réalisation des rhinoplasties portent les noms de ces chirurgiens qui les avaient fait fabriquer sur mesure, selon leurs besoins et leurs idées. Dans un soucis de conservation de la muqueuse nasale, la rhinoplastie extra-muqueuse est née dans les années 1970. Aiach(1990) et Gola (2000) ont écrit des ouvrages très didactiques, aux concepts très différents sur la rhinoplastie.
Malgré cela, les complications et effets secondaires étaient encore trop nombreux (syndrome du toit ouvert, “surgical look”, hyper-réactivité muqueuse, collapsus narinaires, traits de refends , ensellures) et les reprises chirurgicales de l’ordre de 30%. Les patients n’ont plus le temps aujourd’hui ni le courage pour ces petites corrections secondaires. De plus, un nouvel inconfort social est difficile à organiser.
La rhinoplastie de préservation
Gola pratiquait déjà la rhinoplastie de conservation, inspirée de Cottle. Cette technique est restée assez marginale pendant de longues années. Les résultats étaient intéressants mais souvent imparfaits. L’image de bosse résiduelle pouvait se voir encore trop fréquemment.
En 2010, le Docteur Drossard à commencer à s’intéresser à cette technique d’”impaction” de bosse ou “préservation rhinoplastie” en opérant des patients aux nez hypertrophiques, c’est à dire de grands nez droits, sans bosse. Les techniques dites classiques consistaient à enlever la bosse ou dorsum nasal et effectuer des ostéotomies latérales et médianes pour éviter d’avoir un méplat sur le nez. Ces techniques sont encore pratiquées aujourd’hui par la plupart des autres chirurgiens.
Néanmoins, il paraissait assez illogique d’enlever un dorsum qui ne posait pas de problème, sous prétexte de diminuer sa hauteur. Le geste n’était pas assez conservateur. Les anciennes techniques d’impaction ont donc suscité un regain d’intérêt. Dans ce type d’indication, il ne pouvait pas y avoir de bosse résiduelle. Les résultats esthétiques étaient très naturels et les suites opératoires simples. Cette approche de la rhinoplastie était très séduisante. Le Docteur Drossard a alors imaginé une évolution technique afin de pouvoir opérer des nez avec des bosses ostéo-cartilagineuses minimes. En 2012, une communication sur le sujet a été présentée à la SOFCPRE. 60% des rhinoplasties pouvaient désormais être réalisées selon cette technique.
La rhinoplastie ultrasonique
En 2016, O. Gerbault communiquait sur la rhinoplastie ultrasonique par piezotome. Le fabricant français se trouvant à Bordeaux, le Docteur Drossard a alors expérimenté au laboratoire d’anatomie les nouvelles techniques chirurgicales que permettait cet outil.
Le principe d’un piezotome est de couper les tissus durs et de respecter les tissus mous. Il est bien connu des chirurgiens maxillo-faciaux et dentistes qui souhaitent sectionner l’os de la mandibule et respecter les nerfs sensitifs qui cheminent à l’intérieur. L’idée est de découper l’os avec minutie et de respecter la muqueuse nasale pour diminuer les saignements peropératoires, les hyper-réactivités muqueuses, les troubles olfactifs et les nombreux effets indésirables.
Le principe est de faire vibrer un insert selon une fréquence ultrasonique et de projeter de l’eau en regard. Les molécules d’eau vont alors être vaporisées et donner un brouillard rempli de bulles prêtes à imploser. Celles ci vont alors “souffler” l’os tout en respectant les tissus environnants et éviter les traits de refends incontrôlables avec un ostéotome traditionnel et permettre une section “sélective”.
Le piezotome permet de modeler et sculpter l’os qui souvent présente de petites asymétries. On appelle cette possibilité la “rhinosculpture”.
Les tissus sont souples plus rapidement, la reprise du travail peut s’effectuer dès l’ablation de l’attelle. Le taux de reprise chirurgicale est très faible (<1%). Aucune reprise chirurgicale n’a été effectuée sous anesthésie générale depuis que le Docteur Drossard utilise cette technique.
Lors du congrès du GAPS (Groupe for Advancement in Plastic Surgery) en mai 2017, le Docteur Drossard communiquait ses résultats. Cette technique de rhinoplastie de préservation ultrasonique peut être réalisée dans près de 98% des cas maintenant.
La rhinoplastie médicale
Il existe une alternative à la chirurgie en cas de légère bosse ou de petite asymétrie : l’injection d’acide hyaluronique. Cette intervention a néanmoins un aspect limité dans le temps. Les résultats durent en moyenne jusqu’à 2 ans. On appelle ceci une rhinoplastie médicale, qui a donc comme but de rajouter du volume pour masquer des petits défauts ou corriger une pointe légèrement tombante.
La septoplastie
Le nez est un organe essentiel pour l’odorat, le goût et la respiration : il sert notamment à réchauffer, à humidifier et à purifier l’air inspiré. La septoplastie, aussi appelée rhinoplastie fonctionnelle, vise à améliorer la fonction respiratoire, tout en corrigeant le défaut esthétique si il existe.
La profiloplastie
De la rhinoplastie est née la profiloplastie qui tient compte du front, du nez et du menton. La profiloplastie consiste à analyser votre visage pour en rééquilibrer ses différents reliefs. Ainsi, une chirurgie du menton, aussi appelée génioplastie (ou une chirurgie du front), est souvent associée à la rhinoplastie afin d’améliorer l’ensemble du profil du visage de manière harmonieuse.
Les étapes d’une rhinoplastie réussie
Avant l’intervention
- Deux consultations sont nécessaires pour établir le projet.
- Le patient va, dans un premier temps, exprimer son ressenti et ses attentes.
- Dans un 2ème temps, une analyse 3D et un morphing seront réalisés. Grâce au système Vectra 3D, l’image 3D va permettre au patient de se projeter et de simuler le résultat qu’il peut espérer. Cela permet également de lui expliquer ce qu’il est possible de réaliser ou non.
- L’arrêt du tabac est impératif pour optimiser la cicatrisation.
- L’éviction sociale à prévoir est d’environ 15 jours.
Le déroulement de la rhinoplastie à Bordeaux
- L’intervention se déroule la plupart du temps en ambulatoire, sous anesthésie générale, et dure entre 1h30 et 2h.
- Deux méthodes sont possibles pour l’opération : la rhinoplastie fermée, par voie intra-nasale et sans cicatrices externes où le chirurgien travaille par les orifices naturels avec un éclairage et des instruments adaptés ; la rhinoplastie ouverte, utilisée dans le cas des rhinoplasties ultrasoniques, où encore pour les rhinoplasties secondaires ou les séquelles de traumatisme violent.
Après l’opération
- Le port d’un plâtre est habituel pour une durée de 7 à 10 jours, ainsi que la présence de mèches dans le nez pendant 24h dans 80 % des cas.
- Les douleurs post-opératoires sont très rares en dépit de la réputation habituellement faite à cette opération.
- Les œdèmes sont en revanche la règle, tout comme les ecchymoses, mais disparaissent très rapidement. Lors d’une rhinoplastie ultrasonique, ils sont quasiment inexistants.
- A l’ablation du plâtre, le nez, quoique massif, est “socialement” normal. Le patient ressent une impression de corps étranger, comme si “c’était du bois”. Cette sensation est liée à la sidération de l’innervation sensitive et disparaît progressivement en quelques semaines.
- Le résultat définitif sera obtenu après 6 mois, 1 an, ou un peu plus selon les cas.
- Les incidents et les complications sont très rares mais il peut s’agir d’hémorragies ou d’infections postopératoires. Le gonflement peut en revanche persister plus longtemps que prévu et nécessiter la poursuite d’un traitement anti-inflammatoire. Par la suite, les forces en jeu dans la cicatrisation de tissus très différents (os, cartilage, muqueuse, peau) peuvent entraîner la survenue de petits défauts tels qu’une légère déviation de la pointe nasale ou la survenue d’irrégularités de l’arête nasale. Une retouche secondaire sera alors à envisager quelques mois plus tard : le taux de réintervention est d’environ 2%. Il s’agira toujours d’une intervention mineure, beaucoup plus légère que la première.
- Tous les patients sont suivis en post-opératoire. L’équipe d’infirmières est très présente.